Le 19 juin 2019, Michel QUIOT, enseignant en biologie-écologie et désormais à la retraite, a présenté le travail d’inventaire de de l’Avifaune lozérienne réalisé par l’ALEPE (Association Lozérienne pour l’Etude et la Protection de l’Environnement).
Ce travail s’inscrit dans le programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) du Muséum d’Histoire naturelle – service sur la Recherche de la Biologie des Populations d’Oiseaux : CRBPO –
Après avoir abordé la notion de patrimoine naturel, le conférencier a présenté les techniques utilisées pour les inventaires (méthodes absolues et méthodes relatives). Ce travail annuel et permanent, associé aux inventaires de toutes les associations de protection de l’environnement en France, permet au CRBPO d’avoir une vision complète et toujours actualisée de l’état de l’Avifaune c’est-à-dire des peuplements et de la dynamique des populations d’oiseaux.
Milan royal.
Les chiffres pour la France sont malheureusement alarmants : sur la dynamique actuelle , plus d’un tiers des oiseaux a disparu de nos paysages en 25 ans !
* Sur les 4 catégories des milieux inventoriés :
– une seule progresse : les espèces communes généralistes : + 23% : pigeon ramier, étourneaux, corneille noire, pinson des arbres… Elles bénéficient de nos déchets et s’accomodent des évolutions que nous imposons à notre environnement.
– les espèces forestières : – 9% : Sitelle torchepot, les roitelets, les grimpereaux, les pics… Elles nécessitent des forêts anciennes avec de vieux arbres à cavité.
Pic épeiche femelle.
– les espèces du bâti : – 23% : martinet noir, hirondelle rustique, rouge-queue noir, rouge-queue à fond blanc, pie bavarde, chardonneret élégant, verdier d’Europe, serin cini, moineau domestique, moineau friquet…Elles souffrent de nos rénovations des bâtiments qui n’offrent plus de lieu de reproduction.
– Quant aux milieux agricoles : -32% : buse variable, faucon crécelle, perdrix rouge, perdrix grise, faisan de colchide, caille des blés, huppe fasciée, alouette des champs, alouette lulu, pipit farlouse, fauvette grise, tarier pâtre, tarier des prés, pie-grièche écorcheur… Chiffres alarmants ! En cause , les pratiques intensives qui ne prennent pas en compte la biodiversité !
Le faucon pèlerin mâle apporte une proie.
Des chiffres qui ont suscité de nombreuses questions sur la situation du département de la Lozère !
– Il accueille encore quelque 285 espèces
– MAIS, la disparition de certains espèces : outarde canepetière, râle des genêts, pie-grièche à tête rousse ainsi que la raréfaction de certaines populations : moineau friquet, pie-grièche grise, vanneau huppé, bruant ortolan… sont les signes d’une évolution des habitats , du climat et de nos pratiques agricoles .
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