La conférence sur l’histoire géologique de la Lozère, animé par Michel Wienin, géologue, Conseiller scientifique du Parc National des Cévennes a une nouvelle fois, rassemblé un public venu très nombreux.
Le géologue lit la très très longue histoire de la terre dans les cailloux ! Celle-ci est constitué de sortes de cycles liés à la célèbre tectonique des plaques (dérive des continents) et durent de 200 à 400 Ma (millions d’années).
On peut les résumer par une alternance de phases de soulèvement de vastes régions dans lesquelles l’érosion sculpte des montagnes et d’invasions marines pendant lesquelles les produits de l’érosion des terres émergées voisines s’accumulent sous forme de sédiments.
Il y a 500 Ma, ce qui est devenu la France se trouvait dans l’hémisphère sud, dans une zone recouverte par un bras de mer entouré par deux continents, vestiges de chaînes montagneuses plus anciennes. Les micaschistes des Cévennes sont d’anciens sables et argiles cuits par la chaleur et la pression…
Il y a 320 Ma (époque carbonifère), la plaque sud, appelées Gondwana (Amérique du sud + Afrique + Inde) et nord dite Laurasie (Amérique du nord, Europe et Asie) se rencontrent.
C’est l’origine de la chaîne hercynienne, longue de 4-5000 km ; nous sommes en plein milieu ! Des lacs occupent le parties basses et des restes végétaux s’y accumulent avant de se transformer en houille. On note en particulier des fougères et des prêles géantes.
Au début de l’ère secondaire (Trias), entre -250 et -200 Ma, la mer envahit lentement la pénéplaine qui a remplacé les montagnes précédentes et les sables et graviers de plage qui sont aujourd’hui des grès reposent directement sur les schistes et les granites recoupés par l’érosion.
La mer reste chez nous jusqu’à la fin du Jurassique, soit environ pendant 60 Ma et elle dépose des calcaires et des marnes riches en fossiles : ammonites qui ressemblaient un peu aux nautiles actuels, bélemnites qui sont les ancêtres des seiches et encornets, pistes de dinosaures…
On sait très peu de choses sur ce qui se passe pendant les 100 Ma suivants (Crétacé et début de l’ère tertiaire) : le Massif central est émergé, en relief modéré, sous climat tropical….
Il y a environ 40 Ma (Eocène supérieur), une nouvelle chaîne apparaît la chaîne Pyrénéo-provençale qui s’étendait en particulier à travers le golfe du Lion, des actuelles Pyrénées à la Provence. De part et d’autre de l’axe, les terrains repoussés par la surrection se plissent ou se chevauchent. Granites et micaschistes de la Lozère et du Goulet se superposent ainsi à des couches de calcaire jurassique le long des failles d’Orcières et du Goulet.
Les périodes suivantes voient l’érosion transformer une nouvelle fois la région en pénéplaine…
Depuis 5,5 Ma (Miocène), un bombement latéral est un effet secondaire de la formation des Alpes. Il soulève le Massif-central de plus de 1500 m pour le sommet de Finiels. Les vallées s’enfoncent sur place, démantelant la pénéplaine en un ensemble de plateaux : causses, plateau de Lachamp, Rieutort-de-Randon, du Palais du roi, plaine du haut Tarn…
A la même période, le volcanisme apparaît dans le nord et un peu l’ouest du département, annexes du Cantal, du Sancy et du Puy de Dôme.
Au Quaternaire, depuis 1,8 Ma, au moins quatre épisodes glaciaires sont connus en Europe. Seule le dernier (Würm) a laissé des traces sur nos plus hauts sommets : calotte glaciaire de l’Aubrac et petits glaciers de cirque ou rocheux sur la Margeride ou la Lozère avec le seul « vrai » glacier de vallée descendant du signal de Cassini vers Villefort.