Les premiers camisards

Le Centre d’Etudes et de Recherches a accueilli ce jeudi 16 mars,devant un public venu très nombreux, monsieur Henry Mouysset pour animer une conférence sur « la guerre des camisards ».

En 1685, après avoir autorisé de redoutables dragonnades dans tout le pays et fait raser tous les temples, Louis XIV signe l’Edit de Fontainebleau. Il révoque ainsi l’Edit de Nantes, œuvre de son grand-père Henri IV. La Religion Réformée est désormais proscrite en France et les protestants qui n’ont pas émigrés vers les pays du Refuge (Suisse, Allemagne, Angleterre…), désormais nommés Nouveaux Convertis, sont dans l’obligation d’adhérer à la religion catholique.

En juillet 1702, après dix-sept années de répression à l’encontre des Nouveaux Convertis cévenols qui continuent de pratiquer clandestinement la religion interdite, « la guerre des camisards », également appelée « guerre des Cévennes », va débuter au Pont-de-Montvert après l’assassinat de l’abbé du Chaila.

 

Henry Mouysset a expliqué en quoi cette guerre ne s’apparente pas à une guerre dite de religion opposant deux armées constituées de militaires expérimentés : les troupes royales doivent faire face à de simples paysans, la plupart du temps cardeurs de laine ou tisserands, commandés par de jeunes chefs tels Jean Cavalier ou Pierre Laporte dit Rolland. Pendant deux ans, des jeunes hommes, mais aussi quelques femmes, très souvent encouragés par leurs « prophètes », vont affronter les troupes du Roi Soleil. La plupart du temps ils tendent des embuscades mais acceptent aussi les combats classiques tel celui de Martignargues, dans le Gard, où la troupe camisarde, commandée par leur chef Jean Cavalier, met en déroute un régiment d’élite.

 

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Finalement, les combats cesseront en 1704 après les négociations de paix engagées par Cavalier avec le maréchal Villars et la mort de l’irréductible Rolland.

Les Nouveaux Convertis devront attendre plus de quatre-vingt ans après la cessation de cette guerre avant de retrouver la liberté de pouvoir pratiquer à nouveau librement leur religion.

Le Président et les membres du bureau remercient Henry Mouysset pour cette page d’histoire lozèrienne d’une très grande qualité.

 

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