Quel passé et quel avenir pour l’apiculture ?

Après avoir observé une minute de silence en mémoire des victimes des attentats, M.Christian Dumortier, un « passionné d’apiculture et non un spécialiste » comme il se définit, a proposé une conférence au CER Benjamin Bardy.

Rappelant que l’apiculture remonte à la Préhistoire (traces à Valencia, en Espagne), il a retracé son évolution au cours des siècles. Maîtrisée par les Egyptiens, présente au Moyen-Age (hydromel), elle s’est vraiment développée à partir de l’époque napoléonienne et a connu sa période la plus féconde au XIX° (formation apicole, nouveaux matériels). Ce siècle fut également une période de transition. Chaque agriculteur était aussi un apiculteur, notamment en terre lozérienne, avant l’abandon au XX° de l’apiculture intensive.

La Lozère compte aujourd’hui 480 apiculteurs (80 avec plus de 70 ruches) et environ 20 000 ruches.

Dans une deuxième partie, M.Dumortier a présenté de façon très détaillée, la ruche et ses secrets.

Tout d’abord, une société formidablement bien organisée autour de la reine « la mère pondeuse » (2000 œufs par 24h) mais qui n’est rien sans ses ouvrières butineuses (20 000 à 80 000 selon la saison) et même sans les faux-bourdons… L’essaimage et ses mystères…

Ensuite, des produits dont on ne cesse de découvrir la richesse et les bienfaits : miels aux goûts si variés, propolis aux propriétés désinfectantes, gelée royale, cire…

Pourtant, depuis 20 ans et, aujourd’hui avec une inquiétante acuité, se pose le problème de la survie de notre apiculture.

L’appauvrissement de la biodiversité, des produits toxiques de plus en plus violents, des parasites invasifs (varroa, frelon asiatique), le dérèglement climatique entraînent la baisse des ressources mellifères, la forte mortalité des abeilles et donc une production en chute vertigineuse (1995 : 35000 t. – 2014 : 10000 t ?)…

Dès lors, on peut s’interroger avec angoisse : à la fin de notre siècle qu’en sera-t-il de la pollinisation ? Y aura-t-il encore des abeilles mais aussi tous les autres insectes et même les oiseaux ?

                           Alors, sauvons l’abeille !

(Vue du public assistant à cette conférence, donnée le mercredi 14 janvier 2014)