Présentation du Parc National des Cévennes

Le président du CER Benjamin Bardy avait invité Richard Scherrer, délégué territorial, le mercredi 10 mai, à la salle Jean Jaurès, pour une présentation du Parc National des Cévennes.

L’idée de créer un parc national nait dans les années 50, à l’origine elle est portée par des érudits locaux, notamment autour du Docteur Pellet et Richard, soutenue dès 1956 par le conseil général de la Lozère qui vote une résolution en faveur de sa création, puis par l’installation d’une mission de préfiguration par l’Etat en 1967.

Le Parc national des Cévennes voit le jour officiellement en 1970, avec la parution du décret de création au journal officiel. Les premières années sont marquées par plusieurs actions fortes, pour ce tout jeune parc national habité, avec la volonté de maintenir la population sur le territoire et nouer des liens avec les habitants.

Parmi les premières actions menées, l’opération hameaux (25 ruines rénovées en gites pour permettre aux conjointes d’agriculteurs de développer une nouvelle activité), un programme d’animation lancé avec le recrutement de Jean Rouvet, issu du TNP de Jean Vilar (veillées, centre d’informations…), le recrutement d’une équipe de scientifiques pour lancer des études, une action sur le patrimoine bâti avec des programmes de rénovation et d’acquisitions de biens (Troubat, Mas Camarque, château de Florac, logements des gardes moniteurs, construction de l’écomusée du Pont de Montvert, …), le soutien aux activités agricoles et pastorales (race Aubrac avec l’acquisition d’un troupeau confié aux éleveurs de la Brousse, achat de 4000 ha de terres agricoles pour les transhumants, construction de 11 cabanes pastorales), des actions pour préserver la mémoire orale cévenole (enquêtes orales avec des ethnologues, publications, expositions, centre de documentation et d’archives de Génolhac, qui compte 20 000 références), enfin et sans être exhaustif, l’achat de l’étalon Persik qui a permis le lancement de la course des 160 km de Florac et le lancement d’une filière d’écotourisme avec l’association Cévennes Ecotourisme, tout comme le soutien sans faille à la lauze et la pierre sèche.

Des explications ont été données également sur les missions du parc national, qui sont au nombre de 3 (connaitre et protéger, accompagner le territoire vers un développement durable et accueillir et sensibiliser), ainsi que sur la règlementation qui s’applique pour la zone coeur, contrairement à la zone d’adhésion. Près de 300 autorisations sont données par an pour des projets agricoles, forestiers, de construction, ou de tournages et manifestations sportives.

Le Parc national des Cévennes,  établissement public rattaché au ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, a une gouvernance propre avec un conseil d’administration qui est composé de 53 personnes, dont une majorité de représentants du territoire (maires, représentants des communautés de communes, des départements et des régions), des acteurs locaux (filières économiques), usagers et personnes qualifiées.

La charte a été élaborée en 2013 avec le territoire, c’est un projet qui fixe les orientations stratégiques à 15 ans, dans les domaines de l’agriculture, la forêt, le tourisme, l’eau, l’urbanisme, la culture, la chasse, le patrimoine, avec un objectif clair de développement durable et de concilier les ressources naturelles et les activités.

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Plusieurs dossiers récents ont été présentés, comme la marque Esprit national, pour les acteurs touristiques et agricoles, qui à partir d’un cahier des charges reposant sur des critères liés aux pratiques et au respect de l’environnement, permet une reconnaissance des acteurs économiques.

Le label de la Réserve Internationale de Ciel Étoilé  a été décerné au parc national en 2018, et a permis d’enclencher une action de réduction de la pollution lumineuse, avec l’appui des syndicats d’énergie, dont le SDEE 48 de Lozère, grâce au soutient financier de la région Occitanie et des fonds européens FEDER.

Au total, près de 7600 points lumineux rénovés sur 20 000, ce qui représente tous les ans 2,5 gigawatt heurs d’électricité et 145 tonnes de CO2 économisées.

Enfin les atlas de la biodiversité communale ont été présentés, 17 communes ont été concernées sur le territoire du Parc national à ce jour.

La soirée s’est terminée sur un échange avec la salle pour répondre aux questions des participants.