Les mégalithes de la Cham des Bondons

 

        Forte inquiétude du CERBB pour leur sauvegarde…

 

Les membres de l’association, curieux et motivés, ont pu, parmi les vestiges du groupe de la Pierre des Trois Paroisses jusqu’au  dolmen des Combes, puis au pied des grands menhirs de La Fare (5,50m ou plus), suivre et écouter l’archéologue Gilbert Fages  qui a régulièrement fréquenté ces lieux de 1967 à 2003.

 

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Gilbert Fages

 

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La Pierre des Trois Paroisses.

 

 

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Une équipe motivée, malgré le temps maussade.

 

Deux journalistes de FR3 , caméra au poing , ont suivi la sortie de ce mardi 13 novembre .

 

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 M.Gilbert Fages interviewé par FR3.

C’est un archéologue mendois, le Dr Charles Morel qui a identifié et relevé ces monuments, seule partie aujourd’hui visible de la colonisation de ces dépôts sédimentaires par les agriculteurs-bergers de la fin du Néolithique, il y a environ 5000 ans.

Entre 1930 et 1960- période de déprise agricole antérieure au rebond consécutif au renouvellement des méthodes culturales liées à la mécanisation toujours plus agressive – il a pu recenser 154 “pierres longues” en granite des versants du  mont Lozère.

L’authentification de ces menhirs est validée par plusieurs préhistoriens : André Soutou en 1955, Louis Balsan en 1957, René Pauc, Camille Hugues…Dès 1941, une soixantaine d’entre eux répartis plutôt sur la frange septentrionale de ce territoire ( La Vessière-La Fare, la Baraque de l’Air, la Pierre des Trois Paroisses…) est protégée au titre des Monuments Historiques. Trois communes sont impliquées : Les Bondons, Ispagnac et Saint-Etienne-du-Valdonnez.

 

Depuis ces démarches fondatrices, les reconnaissances se sont poursuivies sous l’impulsion du Service Régional de l’Archéologie. Le territoire concerné par cette parure de monolithestémoin des croyances disparues – s’est élargi au rebord oriental du causse de Sauveterre et, des balbutiements plaident pour une possible emprise sur les reliefs granitiques limitrophes au levant. Il est désormais établi que leur nombre originel était largement supérieur à 200.

 

 

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Ce gigantesque chantier, qui a nécessité des efforts considérables et une organisation sans failles, ne peut être que collectif et la motivation – le moteur de l’entreprise – nous échappe toujours ! Certes, les hypothèses abondent, elles sont nécessaires , mais il est trop souvent regrettable que des discours tenus, sans réel fondement, passent auprès de beaucoup pour des certitudes !

 

Afin de les valoriser avec le souci premier de la pérennisation de ce potentiel archéologique, deux tranches de travaux (mise à la verticale) sont intervenues. La première en 1982 sur le tracé de la draille ovine entre le hameau des Combettes et la Pierre des Trois Paroisses ; la seconde en 1995 touche l’ensemble des groupes depuis La Fare à la pointe de Chaumette (causse de Sauveterre). Une ultime tranche, avec restauration de pierres cassées en deux, est en gestation…

Par ailleurs, deux sentiers de visite sont ouverts au public et balisés. La première boucle relie les groupes Fare I et II depuis le parking des menhirs voisin de la Pierre des Trois Paroisses en passant par les Combettes* où quelques panneaux explicatifs sont disposés dans le four à pain. La seconde part du village des Bondons, gagne la hauteur des Colobrières puis La Veissière-La Fare, avec les plus grands monolithes (deux de 5,40m), avant le retour aux Bondons via le col de Lozerette.

 

 

Si la plupart des Lozériens  sont conscients de l’intérêt archéologique majeur de ce qu’il est coutumier de dénommer “les menhirs de la Cham des Bondons”, la pratique montre – malheureusement – que l’intégrité de ce site est constamment mise à l’épreuve !

 

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Sur cette photo, en arrière plan, un dépôt de fumier.

 

 

Face au manque de respect (dépôts de fumiers jouxtant les pierres, etc…) et aux destructions constatées (vandalisme et ignorance sévissent toujours), les membres de l’association – à l’unanimité – demandent des mesures de protections exemplaires, autoritaires si besoin, pour la sauvegarde absolue de ce qui subsiste encore de ce phénomène plurimillénaire unique ici.

Demain, il sera trop tard !

 

Texte :  © Gilbert FAGES.

Photos : © Daniel MATHIEU et © CERBB.

 

* Sur une façade du hameau des Combettes, un texte gravé :

             “ QUIDQUID AGAS, PRUDENTI AGAS, RESPICE FINEM

               NON TAM PROFOND FIT VIR QUIN HUNC PALAN SIT.”

  

                                             “Quoi que tu fasses, fais le prudemment, regarde la fin. L’homme ne fait rien de si secret qui ne soit un jour révélé.”