Les infanticides au XIXè siècle

Martine Reboul a animé une conférence sur “Les infanticides en Lozère au XIXè siècle” au C.E.R. Benjamin Bardy.

Infanticide : la définition donnée par le code pénal, c’est l’acte de tuer son enfant nouveau né.

Au XIXè siècle, c’est un crime dominant dans la société française, la Lozère n’a pas été épargnée par ce fléau, vu le nombre de procès répertoriées dans la série “2 U” aux Archives Départementales de la Lozère.

Mais qui sont ces femmes accusées d’infanticides ? Elles viennent la plupart du temps de conditions modestes, âgées entre 20 et 30 ans possédant parfois une bonne réputation, exerçant même un métier. Les pères peuvent venir de tous les horizons, parfois même de la famille. Les incestes étant nombreux, cela peut être aussi leur compagnon, des soldats, des hommes de passage.

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Pour cette étude sept cas avaient été retenus, dans différents lieux du département, entre 1816 et 1898.

Il s’agit de : Marianne Germo institutrice, Marianne Saint Pierre Institutrice, Marie-Anne Soulages femme séparée de Louis Mourgues couturière, Rose Combes fileuse, Marie-Anne André domestique dans la ferme de son oncle, Marie Suzanne Laurans de l’hospice de Mende domestique chez un aubergiste, Justine Felgeirolles ménagère célibataire avec un enfant naturel.

Dans tous les interrogatoires, en premier lieu, elles nient leur forfait, mais, après leur examen par un officier de santé, elles reconnaissent leur crime.

 

Seule la manière diffère, enfant jeté à coup de pied sous le lit, étranglés, tué à coup de tringle de bois, en pâture au cochon, ou bien accidentel : l’enfant en naissant tombe sur le plancher et se tue. Deux sont reconnues fautives de maladresse, les autres reconnues coupables. Par contre les sentences ne sont pas mentionnées.

Pour conclure, ces procès sont aussi une source de renseignements sur la vie au XIXe siècle, leur morphologie de petite taille, parfois boiteuse, leurs vêtements, la description des maisons où l’on se rend compte de la promiscuité dans la famille, la dure vie de tous les jours, mais aussi le progrès de la médecine avec les premières vaccinations contre la variole mentionnées sur les dossiers. La lecture de ces dossiers est la clef du comportement de ces femmes qui sont plus des victimes que des coupables.