Avec le concours des communes de Peyre-en-Aubrac (Lozère), de La Piarre et Sigottier (Baronnies provençales dans les Hautes-Alpes), ce livre nous propose une histoire renouvelée des seigneurs de Petra ou de Peyre. Il est issu de la recherche généalogique des deux auteurs et fait l’objet à ce titre de cartes détaillées et tableaux regroupés dans un CD-ROM, partie intégrante de l’ouvrage. Mais c’est l’histoire locale qui ressort avant tout ainsi que les liens inattendus entre les différents sites concernés.
C’est une saga mouvementée pour cette famille qui a pris le nom du roc sur lequel s’élevait une fabuleuse citadelle. Depuis l’époque monastique, les querelles et les chevauchées féodales, cette histoire nous amène jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, à travers les guerres, les cataclysmes et les épidémies.
A l’est du Rhône, le comte Guillaume de Provence et son frère Roubaud marié à une Gévaudanaise, chassent les sarrazins, ce qui vaut à Guérin de Petra de recevoir la vallée d’Aiguebelle vers 980, en remerciement de sa participation. D’où la seigneurie de Peyre, d’abord en Provence puis en Dauphiné. Le patronyme Depeyre y perdure encore aujourd’hui, c’est même le nom des deux maires concernés aujourd’hui.
A l’ouest, quatre grandes périodes se succédent : des seigneurs très catholiques (950-1363) du Gévaudan historique qui fondent le prieuré de Chirac, dans le comté de Rouergue puis le royaume d’Aragon ; des barons influents auprès des Anjou de Provence et des papes d’Avignon (1363-1532) ; un retour en Gévaudan avec les Cardailhac de Peyre, acteurs des guerres de religion (1532-1607) avec l’assassinat de François-Astorg en 1572 à Paris lors de la St Barthélemy et la destruction de la citadelle du Roc de Peyre bombardée en 1586 ; la restauration enfin de la baronnie au château de La Baume (1607-1812) avec les Soulage puis le comte César de Grolée de Peyre, proche de Louis XIV, mais aussi la peste et la Bête du Gévaudan.
Au-delà de ces récits chargés d’événements, nous partons à la recherche des origines, au berceau même de la féodalité. Le père des fondateurs du prieuré, Géraud de Petra, évoque Géraud d’Aurillac alors que les nombreuses possessions des Peyre tracent un axe Aurillac-Rome le long duquel sont implantés de nombreux prieurés dédiés à St Géraud. Et le père de Géraud, Guilhem de Petra, marié à Béatrix de Ceyrat, apparaît comme le frère de Guérin, celui parti libérer la Provence. Le plus ancien membre connu reste Guilhelmus de Petra, évêque de Gabalum (908-951), cité dans l’histoire générale du Languedoc. En résumé, les seigneurs de Peyre pourraient descendre des premiers vicomtes de Gévaudan implantés à Grèzes, eux-mêmes issus des comtes de Rouergue, lesquels tenaient leur pouvoir de Charlemagne.
PP 29/10/2022