La prison ouvre ses portes
Le milieu carcéral… Les missions de l’Administration pénitentiaire…Le fonctionnement des établissements et plus particulièrement celui de la maison d’arrêt de Mende, tels furent les thèmes développés par M. Stéphane Miret, directeur de cette dernière, lors de sa conférence du 6 mai proposée par le Centre d’Etudes et de Recherches Benjamin Bardy.
L’Administration pénitentiaire dépend du ministère de la Justice dont elle est l’une des 6 composantes. Elle assure un service public en participant à l’exécution des décisions et sentences pénales et en maintenant la sécurité publique. Mais elle doit aussi s’organiser de manière à assurer l’individualisation des peines afin de favoriser la réinsertion des personnes qui lui sont confiées et éviter ainsi la récidive.
Les maisons d’arrêt, les centres de détention et les maisons centrales qui composent les 190 établissements pénitentiaires français (anciens ou nouvellement ouverts) essaient d’évoluer dans leur fonctionnement malgré les problèmes cruciaux auxquels ils sont confrontés : profils nouveaux des prévenus et condamnés, choix politiques et budgétaires mais surtout surpopulation carcérale (66310 détenus pour 57844 places au 1° février 2015)…
La maison d’arrêt de Mende, ouverte depuis 1891, labellisée RPE (Règles Pénitentiaires Européennes) depuis 2010 pour la qualité de son travail au niveau de l’accueil, dispose de 43 cellules pour une capacité maximale de 72 lits ; elle compte ces dernières semaines près de 70 personnes détenues. Celles-ci, prévenues ou condamnées à des peines de moins de 2 ans à 20 ans, disposent d’un frigidaire et d’une télévision pour un coût mensuel de 15 euros par détenu. Les salaires, pour ceux qui travaillent, vont de quelques dizaines d’euros à plus de 200 euros.
Des activités sportives, des cours pour combattre l’illettrisme et se remettre à niveau, des formations en cuisine, informatique ou peinture avec la délivrance d’un diplôme type CAP à la clef sont proposés.
Les 37 surveillants, le personnel administratif et médical (infirmières, médecins et psychologues) la professeur des écoles et le formateur en cuisine ont pour objectif prioritaire que ce temps de détention soit « utilisé » au mieux afin de favoriser une réinsertion qui évitera la récidive.
« Voir le détenu une fois mais pas deux » confie pour terminer Stéphane Miret qui s’est attaché tout au long de sa conférence à souligner les évolutions de son administration, à démythifier certains a priori et à répondre avec franchise et sans tabous aux nombreuses questions …