La transhumance vers le Mont-Lozère

Le mercredi 3 mai,  le CER Benjamin Bardy  donnait la parole à l’un de ses actifs adhérents, Bernard Pantel, fervent défenseur de tout ce qui fait la richesse du patrimoine lozérien…

 

 

 

 

 P1030976Celui-ci a donc  a exposé l’évolution de la transhumance depuis la préhistoire jusqu’à nos jours.

Les drailles, ces chemins suivis par les troupeaux dans leurs migrations saisonnières, étaient aussi des chemins très fréquentés par les hommes. Trois grandes drailles traversent notre département:  drailles du Languedoc, de la Margeride et de l’Aubrac ; elles acheminaient les brebis depuis le bas Languedoc jusqu’aux estives de nos montagnes gévaudanaises : Aigoual, Mont-Lozère, Margeride, Goulet, Gardille, Aubrac.

Sur le Mont-Lozère, au XII° siècle, les ordres religieux ont beaucoup développé la transhumance :

l’ordre des Chevaliers de Malte installés sur un grand domaine au sud-est du Massif ainsi que l’abbaye cistercienne de Franquevaux implantée en Camargue qui acquiert les estives de l’est et du nord-est du Mont-Lozère.

Au XIX° siècle 100 0000 brebis transhumaient sur le Mont-Lozère, apportant des revenus mais aussi leur fumure, denrée précieuse pour la fertilisation des terres, minutieusement répartie entre les habitants des hauts hameaux.

Ces siècles de pâture des brebis tondeuses ont façonné le paysage, celui de la pelouse d’altitude, essentiellement  composée de nard, qui occupait tout l’espace car il résistait bien au piétinement et à la dent du mouton.

Le déclin de la transhumance, amorcé à la fin du XIX° siècle, s’est poursuivi au XX°. Beaucoup d’estives ont alors été reboisées en résineux par l’Office National des Forêts. Les paysages se transforment, callune, genêts et résineux s’implantent  progressivement.

Aujourd’hui environ 8000 brebis montent estiver sur le Mont-Lozère, réparties en 7 troupeaux.

En 2011, les paysages du Mont-Lozère, sont inscrits par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’Humanité en tant que”paysages culturels de l’agropastoralisme méditerranéen”. Ils constituent encore des milieux ouverts favorables à la biodiversité.

Pour maintenir ces milieux ouverts et cette biodiversité, il convient de lutter contre la fermeture progressive du paysage. La brebis étant un excellent agent d’entretien, la transhumance est soutenue par les pouvoirs publics et aidée financièrement.

Après son exposé Bernard Pantel a projeté deux film vidéos, qu’il a réalisés, sur la transhumance de deux troupeaux vers les pâturages du Mont-Lozère. La parole y est donnée aux bergers qui nous ont fait partager leur métier.