Le C.E.R. Benjamin BARDY en goguette sur la MARGERIDE.
Ils ont pris pour excuse d’aller à la rencontre des moulins, ce patrimoine en péril…
Sous la houlette de deux experts autoproclamés en « moulinologie », les désormais célèbres (du moins pour les habitués du C.E.R. !) Guy Blanc et Daniel Vitrolles, Jacques Brajon avait convié ses ouailles à une promenade sur les bords de l’Ance. Le dicton du jour aurait pu freiner les ardeurs des participants : « Eau de juin anime les moulins » !!
Hélas, les moulins sont restés inanimés, et pour certains pour toujours !!
Ouf ! L’eau de juin n’a pas gâché notre journée !
Première halte où tout commence pour l’Ance : le col de la Croix de Bor (1416 mètres…et du vent froid !!)
Première intervention, oh ! combien intéressante de M.Guy Blanc sur son pays, la Margeride, sur sa géologie et déjà sur un peu d’histoire.
L’arrêt au Pont des sept trous n’est que l’occasion de faire un peu honte à ceux qui ne connaissaient pas !!
C’est par là que l’Aïgo d’Anço devient véritablement l’Ance.
Le premier moulin rencontré, c’est un tas de pierres d’où émergent quelques axes en fer, pignons, bouts de meule que Daniel tente de faire reconnaître !
Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un merveilleux témoin d’un patrimoine tellement important dans nos civilisations rurales et ce pendant des siècles.
Le moulin de Trincal, en plus de moudre des céréales demandait à l’eau de l’Ance d’activer une scie circulaire. Pour preuve le squelette du banc de scie…en attente de restauration ou plus certainement, hélas, de disparition pure et simple.
La suite du périple fut plus réjouissante.
Nous avons délaissé les ruines pour nous en tenir à ce qui peut encore vivre ou qui est bien vivant.
Charraix, en l’absence du propriétaire, nous a laissé entrevoir les trésors d’ingéniosité, d’adresse et d’originalité qu’il renferme. Ne serait- ce que la croix et la girouette « fabriqués maison » qui sont de purs chefs- d’œuvre.
Et là, Guy Blanc, le « dictionnaire de la Margeride » nous a montré l’étendue de sa culture concernant son pays, anecdotes du passé, références historiques sur l’ancien château du Chayla, sa destruction, la dispersion de ce qui en faisait le « Versailles de la Margeride ».
Boirelac a été la surprise agréable ! Les propriétaires, de passage au « pays », ont été fiers (et à juste titre !) de nous ouvrir le portail du moulin pour nous montrer que tout est en parfait état de conservation. Il ne manque plus qu’un coup de balai et d’ouvrir la vanne pour que tout cet assemblage de meules, de courroies, de poulies se mette en branle. Et la discussion avec ces gens motivés fait du bien : ils cherchent non seulement à conserver leur bien en l’état mais en plus à l’améliorer !
A table, la pause fut bien longue !! Il y avait maints et maints commentaires….
Guy a parlé, bien évidemment de son lointain compatriote, le tristement célèbre Abbé de Langlade du Chayla !
L’après midi fut le moment instructif de la journée : la visite de la centrale de Bouffarel et de sa prise d’eau. Où l’on s’aperçoit, par l’exemple, que la transition énergétique peut se faire avec des bonnes volontés, du bon sens et de l’esprit d’entreprise.
Notre « pays des sources » pourrait bien devenir pays des ressources renouvelables dans la mesure où Dame Nature est respectée…
Grand merci à la personne qui surveille cette centrale et qui a si gentiment sacrifié une grande partie de son après- midi pour nous faire guide. Nous avons été vivement intéressés.
Sur le chemin du retour, vision triste et pénible de cet « écorché » du moulin de Montagnac. On aperçoit encore tous les mécanismes mais le pignon du bâtiment à terre, le toit ne va pas tarder à suivre et à engloutir tout cela. Un joyau du patrimoine local va être perdu à jamais…
Au col des Trois Sœurs, nous avons, à nouveau ouvert le « Dictionnaire de la Margeride » à la page des légendes et, cerise sur le gâteau, nous avons eu droit à la verve du conteur !…
Belle, bonne et instructive journée en pays fleuri, riche de patrimoine, d’histoires, d’authenticité et de sérénité.