Police technique et scientifique

Conférence de M. l’adjudant TINTILLIER du 27 janvier 2016

 

La criminalistique

 

                La criminalistique s’entend comme l’étude et la mise en œuvre des techniques issues des différentes sciences appliquées à la recherche de la preuve des infractions à la Loi pénale, à la détermination de leurs auteurs et à la révélation de leurs modes opératoires.

                L’engagement des moyens de criminalistique est systématique dès lors que l’infraction revêt une gravité, une complexité, une sérialité ou une sensibilité particulière, ou que les circonstances de sa commission sont de nature à permettre la mise en évidence de traces et indices.

                Néanmoins, si la qualité des actes réalisés doit être constante, les moyens déployés et l’éventail des techniques mises en œuvre sont naturellement proportionnés à la nature et à la gravité des faits.

                La chaine fonctionnelle criminalistique de la gendarmerie nationale comprend trois niveaux et autorise une réelle montée en puissance des moyens engagés en fonction des besoins. Au niveau local, les actes de criminalistique de premier niveau sont principalement réalisés par les techniciens en identification criminelle de proximité (TICP), au niveau départemental, la mission de criminalistique est menée par les brigades départementales de renseignements et d’investigations judiciaires (BDRIJ) et plus particulièrement par les cellules d’identification criminelle (CIC) chargées de la recherche et du traitement criminalistiques des traces et des indices. Les techniciens en identification criminelle (TIC) agissent au sein des CIC, enfin au niveau national, les personnels et les moyens hautement qualifiés de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) sont à même de se transporter sur les lieux de la scène d’infraction.

                La complémentarité de ces trois niveaux assure la cohérence de l’ensemble de la chaîne criminalistique de la gendarmerie nationale.

                Le rôle du TIC sur une scène d’infraction consiste à procéder aux constatations, révélations des traces latentes, de leurs prélèvements et de leurs conditionnements avant de les placer sous scellés. Les éléments recueillis sur une scène permettent alors de devenir des pièces à conviction nécessaires pour confondre le ou les auteurs d’infraction à la Loi pénale.

                Pour se faire, les TIC possèdent différents moyens d’investigation qui évoluent au fur et à mesure que les techniques évolues. Electroluminescence, révélation physico-chimique, prélèvements biologiques, traces de foulage, etc…, sont des nouvelles techniques mises en œuvre depuis quelques temps, permettant d’améliorer l’efficacité de la révélation des indices et leur exploitation sur la plate-forme technique.

                Le travail des TIC est divisé en deux étapes distinctes : la première consiste à intervenir sur le terrain, au profit des unités de Gendarmerie ou de police Nationale (selon des modalités prédéfinies) et la seconde consiste à procéder aux examens scientifiques sur le ou les objets susceptibles de contenir des indices nécessaires à la résolution des faits pour lesquels ils interviennent. Cette deuxième phase est réalisée au sein de la plate-forme implantée au niveau du Groupement de Gendarmerie du département.

                Cette plate-forme est composée de différentes zones dédiée à une activité bien précise : un laboratoire biologie, une salle optique et un laboratoire physico-chimique.

                Les techniques évolues régulièrement et ce afin de palier à l’évolution de la délinquance. Chaque département de France est doté des mêmes moyens techniques, la seule différence est le nombre de personnels armant ces unités et ce en fonction de l’activité criminelle perçue dans chaque zone géographique concernée.