Terre
Hé! L’Homme, c’est moi la terre.
Tu sais, ta mère nourricière!
Qu’as-tu fait de moi?
Tu as fouillé mes entrailles
jusqu’à ne plus rien en tirer,
Tu m’as déforesté, pollué, saccagé.
Ne te plains pas de ton sort
Car tu as bien voulu ce qui t’arrive.
Tu t’aperçois que tu es allé
Trop loin dans la dérive.
L’Homme, on paye toujours
Cher de ne pas respecter
Ce qui t’a permis, un jour d’exister.
Ta prise de conscience est trop tardive.
Car je serai, hélas, bientôt sur l’autre rive.
Nicole Grivellaro (Midi-Libre du 08/12)
Une nouvelle saison s’annonce
Dans les arbres la sève descend
dans tout ce qui vit
et respire
le battement de mon coeur rebelle
Où est le sens dissimulé
de ce théâtre saisonnier
où le souffle s’accorde
aux brumes matinales
Dans le tournoiement fou
de l’univers
j’éteins le jour
comme une bougie.
Anise Koltz
Somnambule du jour ( Poèmes choisis, coll.Poésie/Gallimard)
Cf “L’inattendu” n° 3 du 8 juin 2018