Le Centre d’Études et de Recherches Benjamin Bardy a reçu Bernard Soulier, qui a animé une conférence sur la ligne de chemin de fer en Cévennes, le mercredi 6 mars.
La construction de la voie ferrée des Cévennes, sur l’axe de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes, particulièrement sa partie la plus difficile à réaliser de Langeac à Villefort, a été un véritable exploit technologique et humain. En seulement 4 années, entre 1866 et 1870, ont été réalisés, le long des gorges de l’Allier, les 107 km de cette voie héroïque aux innombrables viaducs et tunnels. L’arrivée soudaine d’une importante main d’œuvre a provoqué bien des perturbations dans la société locale. Il fallait loger, nourrir, divertir, payer les quelques 12 000 travailleurs venus de toute la France et même de l’étranger tous attirés par des salaires intéressants mais soumis à de rudes conditions de travail. Des villages temporaires ont été construits avec des cambuses, sortes d’auberges sommaires pour servir de gîte et de couvert aux terrassiers, mineurs, manœuvres, charretiers, tailleurs de pierres, mais aussi aux saisonniers locaux venus s’embaucher pendant la morte saison agricole. La construction des viaducs et le creusement des tunnels ont constitué les chantiers les plus difficiles. Les accidents ont été nombreux et on relève entre les années 1866 et 1869 une forte augmentation des décès dans les communes traversées par la voie ferrée. Les blessés, les malades ont été soignés dans des hôpitaux de fortune installés à proximité des chantiers tel celui de Chapeauroux / Le Nouveau Monde (nommé maison blanche). Des étrangers ont parfois fait souche dans la région, c’est le cas de Joseph Tavone, un piémontais tailleur de pierres venu à Langeac en 1867. Après avoir épousé une langeadoise, il a eu une descendance perdurant jusqu’à nos jours.