Le 11 novembre est un moment essentiel dans la mémoire de la Nation, moment commémorant au jour de la signature de l’Armistice, la fin de la « Grande Guerre » sur le front occidental. Cette date retenue en 1922 pour commémorer à Paris et dans toutes les communes de France la victoire, la paix et le sacrifice des soldats français morts au champ d’honneur, morts de leurs blessures, en captivité, de maladie ou disparus avait été précédée de la première commémoration, le 11 novembre 1920, de l’hommage rendu sous l’Arc de Triomphe au « Soldat inconnu », dépouille non identifiée d’un soldat français tombé au champ d’honneur. Pour parfaire ces symboles commémoratifs dans l’objectif d’entretenir le souvenir des victimes et d’exprimer la solidarité de la nation, il fut décidé en 1923 d’enrichir la tombe du « Soldat Inconnu » d’une flamme éternelle ravivée quotidiennement, La « Flamme de la Nation », allumée pour la première fois le 11 novembre 1923.
David DAVATCHI, Directeur de l’Office National des Combattants et des Victimes de Guerre de la Lozère, a replacé dans son contexte et a longuement commenté pour son 100ème anniversaire cette « Flamme sous l’Arc de Triomphe », et ce, lors d’une conférence qui s’est tenue le mercredi 29 novembre devant les adhérents et sympathisants du Centre d’Etudes et de Recherches Benjamin Bardy.
Après quelques rappels historiques antérieurs au conflit de 1914-1948, David DAVATCHI énonçait des données chiffrées laissant sans voix : 75 millions de soldats sur le théâtre des opérations, 10 millions de morts, 8 millions d’invalides, 1,4 millions de soldats français tombés pour défendre la France et assurer la victoire (soit un soldat français sur cinq), 1,9 millions de blessés français, 1 milliard de coups de canon tirés, 300.000 français disparus …. Des données cauchemardesques.
Les symboles commémoratifs de la « Grande Guerre » ont généré, comme l’a longuement expliqué David DAVATCHI, des crises d’égo surdimensionné, les uns ou les autres voulant s’approprier tant la paternité de l’inhumation du « Soldat Inconnu » sous l’Arc de Triomphe (il avait été aussi envisagé de l’inhumer au Panthéon) que de l’idée et de la forme de la flamme éternelle. En fait, sous l’impulsion du journaliste et poète Gabriel BOISSY et avec le soutien d’André MAGINOT, devenu ministre de la Guerre, le projet avance rapidement. La bouche en feu est conçue par l’architecte Henri FAVIER et sa réalisation revient au ferronnier Edgar BRANDT.
Le conférencier rappelait aussi que ces lieux mémoriels avaient fait l’objet pour les uns, d’hommages honorables (par exemple en 1927, l’hommage de l’Américain Charles LINDBERGH dès sa réussite de la première traversée en avion sans étapes de l’Atlantique Nord) et pour d’autres, d’appropriations indécentes, clivantes, anticommunistes et antisémites.
M. DAVATCHI concluait sa conférence et faisant un tour du monde photographique des monuments mémoriels de très nombreux pays, avec ou sans soldat inconnu, mais, pour la plupart d’entre eux, avec la flamme symbolisant l’hommage de la nation à ses héros.
Une conférence qui a permis à tous les participants un enrichissement de la connaissance de faits historiques marqués par la « der des ders » et par des décennies de souvenir et de mémoire qui s’en sont suivi.
Monsieur David Davatchi