Conférence du 23 mars 2016 de M. Davatchi – directeur départemental de l’Office national des anciens combattants (ONAC) et des victimes de guerres.
– VERDUN –
21 février 1916 …7 heure 15 du matin…un déluge de feu s’abat sur les positions françaises…la plus longue des batailles de la Grande Guerre vient de commencer…VERDUN !
Quels enjeux ? Quelles étapes ? Quelle participation lozérienne ? Qu’est-elle encore pour nous cent ans plus tard ? C’est ce qu’a développé Monsieur Davatchi, directeur de l’ONAC, lors de sa conférence à l’invitation du CER Benjamin Bardy, ce mercredi 23 mars.
A partir de la chute de Douaumont, ce sont dix mois meurtriers de reculs et d’avancées, de positions perdues puis regagnées baïonnette au canon, de duels incessants d’artillerie, de tranchées contre tranchées, dans des conditions abominables aux limites de l’endurance humaine : vacarme assourdissant, pluie et boue, poussière, odeurs pestilentielles, mouches, froid, faim et surtout soif…l’ENFER ! Mais il faut TENIR dans ce chaos, cette guerre d’usure où chacun des deux belligérants est prisonnier de cette logique infernale, minimisant ses pertes et amplifiant celles de l’ennemi, pour un seul gagnant : la mort ! “A Verdun, ce sont les morts qu’on relève et dans les regards se lisent des abîmes de douleur “. 300 000 morts ou disparus, 400 000 blessés.
Au printemps 1916, le 142°RI monte en ligne, engagé à l’est dans la défense du Fort de Vaux ; il paiera un lourd tribu (423 tués et 40 blessés) ; seuls quelques hommes de son 2° bataillon parviendront à s’échapper avant la reddition, en juin, de ce “fort occupé “. Ce seront ensuite le 342°RI (régiment de relève) puis le 132°RI Territoriale qui participeront aux offensives françaises de reconquête (décembre 1916 et août/septembre 1917).
Lors de la mise en place de la fameuse “Voie sacrée “(piste routière et voie ferrée) de Bar-le- Duc à Verdun, circuleront 3 machines lozériennes.
Cette passionnante conférence à la fois fouillée et sobre, pertinemment illustrée de documents visuels et de lettres de soldats lozériens, a profondément ému les nombreux participants, petits-enfants ou arrière petits-enfants de ces Poilus. Sans nul doute, cent ans plus tard, sommes-nous plus sensibles à l’inhumaine épreuve que ces soldats ont vécue dans ce choix politique plus que militaire “on ne passe pas” !
Monsieur Davatchi a mis en lumière toute la symbolique de cette bataille, pourtant moins meurtrière que celles de la Somme et de Champagne. Il en a proposé à la fois une double vision, celle des discours de propagande de l’arrière et celle des écrits poignants des combattants, et une double mémoire, celle des héros bleu blanc rouge et celle des victimes de boue et de sang où seuls les casques différenciaient les combattants dans ces trous d’obus…VERDUN …