Des visages connus aux visages méconnus de Blaise Pascal

Un public très nombreux a assisté à la conférence sur Blaise Pascal, initiée par le Centre d’Études et de Recherches Benjamin Bardy.

Les visages de Pascal sont multiples. L’année 2023, où l’on célèbre le 4è centenaire de sa naissance, est l’occasion de revisiter les visages que nous connaissons déjà et de découvrir les visages que nous connaissons moins ou ignorons.

La vie de Pascal fut courte. Né en 1623, il est mort en 1662. Sur ces 39 années, Pascal en aura passé le quart environ dans la ville de Clermont-Ferrand qui l’avait vu naître, un peu plus de la moitié à Paris et près du 6è à Rouen. Si son existence fut brève, elle n’en fut pas moins d’une grande fécondité.

Parmi les visages dominants de Pascal, il y a celui d’homme de science. Par la science, il devient célèbre auprès de ses contemporains. Pascal a été géomètre en se penchant sur la question des coniques, puis physicien en s’attachant à démontrer l’existence du vide (pensons à l’expérience du puy de Dôme) ; enfin mathématicien, pionnier dans le calcul des probabilités. On connaît aussi de Pascal le visage d’inventeur de la machine à calculer qui permettait d’effectuer additions, soustractions, multiplications et divisions.

Deux autres visages bien connus de Pascal : le polémiste, redoutable, qui écrivit sous le pseudonyme de Louis de Montalte Les Provinciales pour y dénoncer la morale, jugée trop laxiste, des jésuites et leur théologie de la grâce suffisante ; le penseur-moraliste qui s’est fait l’apologiste du christianisme et dont les Pensées, publiées post mortem, ont connu aussitôt un vif succès. Ces pensées, comme « L’homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant », s’impriment dans notre mémoire et se trouvent aujourd’hui encore citées par les personnalités les plus diverses. Pascal, sans jamais chercher la gloire littéraire, est devenu l’un de nos plus grands écrivains.

Mais il ne faut pas négliger des visages moins connus. Intéressé par des projets innovants, l’inventeur de la presse hydraulique a ainsi investi dans la société de dessèchement du marais poitevin et lui a apporté sa science d’ingénieur. Pour aider les élèves de Port-Royal, il met au point le mécanisme permettant de remonter d’importantes quantités d’eau : c’est le puits dit de Pascal. À la fin de sa vie, il investira dans le projet des carrosses à cinq sols les biens hérités de son père. Ces carrosses sillonneront bientôt avec un grand succès la capitale et un système de correspondance sera mis en place. Pascal se faisait ainsi pionnier des transports urbains contemporains.

Il convient aussi d’évoquer, parmi les visages méconnus de Pascal, celui du théologien et du spirituel, du pédagogue et du mystique. Les écrits de Pascal sont imprégnés par la théologie augustinienne et il s’est efforcé de vivre selon la spiritualité port-royaliste. À ses yeux, l’éducateur du prince devait lui apprendre à diriger les autres avec bienveillance, de manière honnête et charitable. Enfin, celui qui connut en novembre 1654 l’expérience mystique du Mémorial s’est attaché à tourner son regard et le regard des autres vers l’infini. Un dernier visage trop méconnu de Pascal est à souligner, celui d’ami des pauvres. À la fin de sa vie, il multiplie les actions ou les paroles qui montrent sa passion pour les pauvres dans lesquels il voyait le visage du Christ.

Où se trouve l’unité de ces différents visages ? Qu’apprend-on en cheminant sur les pas de l’auteur des Pensées ? Cheminer avec l’Auvergnat Blaise Pascal, c’est en définitive répondre à une invitation, celle d’aimer toujours et partout la vérité tout en sachant que le dernier mot de la vérité se trouve dans l’amour.

Tous les participants ont apprécié l’excellent exposé de notre conférencier Bernard Grasset : un débat très riche en connaissances !

Monsieur Bernard GRASSET