La Lozère, paradis de la randonnée ; tel était le thème proposé par Michel ROCHE mercredi 4 février. Une salle bien remplie d’une quarantaine d’auditeurs, que Michel a su captiver par ses évocations.
Une conférence passionnante :
Il a tout d’abord fait la transition entre la marche et la « Randonnée » concept récent et qui, comme il s’est plu à le souligner s’est développé, chose surprenante avec la montée en qualité et nombre des moyens de déplacement mécaniques. On a connu l’époque des « excursions » autour des stations touristiques diverses, puis la Randonnée à pied s’est diffusée sur le territoire, grâce à la passion et l’engagement de précurseurs : Les fondateurs du comité National des Sentiers de Grande Randonnée. En Lozère une équipe particulièrement motivée, Paul CABOUAT (médecin à Nîmes), Philippe LAMOUR, Raymond SENN (ingénieur) à Meyrueis), RICADAT, Paul GARIVIER et bien d’autres, a mis en place un réseau dense, qui aujourd’hui est encore un des plus dense de France (Par exemple à Meyrueis il y a 5 GR) la fusion des CSNGR avec les comités départements et aujourd’hui une seule structure, la Fédération Française de la Randonnée Pédestre représentée en Lozère par son comité.
Depuis cette époque, le réseau des GR a été enrichi par d’autres GR, mais aussi par ce que l’on a appelé les GR de pays (balisage jaune et rouge) qui densifient ou font découvrir un thème régional, exemples : tour du causse de Sauveterre, tours en Margeride, tour du mont Lozère, tour du Chassezac etc. Se sont ajoutés, nombres de sentiers à initiative locale, balisés d’une seule couleur, et qui chaque fois ont un objectif de découverte et valorisation d’un sujet paysager, historique ou autre. Au total cela représente plusieurs milliers de kilomètres. Bien entendu ces sentiers/itinéraires, donnent à l’association ou la collectivité qui l’a initié la contrainte de l’entretien, du balisage et de la viabilité, ce qui représente un coût important, que chaque concerné gère au mieux. Le bénévolat, a dans cette mission un rôle prépondérant, ainsi le comité départemental de la randonnée coordonne l’action de plusieurs dizaines de bénévoles (près de 70), qui ont en charge, un tronçon d’itinéraire et en assument l’entretien (léger), le balisage et depuis cette année, la référence numérique, grâce a à des GPS. Depuis 1983, le département a voté un Plan Départemental des itinéraires Promenade et Randonnées. Le réseau est ainsi protégé et opposable, il est en permanence géré par le département avec la Commission Des Espaces Sites et Itinéraires (CDESI).
La pratique de la randonnée ne se borne pas, bien entendu, à la marche sur le réseau des sentiers balisés. La Lozère, historiquement possède de nombreux anciens chemins, sa faible densité de population et sa dispersion ont exigé un maillage serré pour relier les nombreux hameaux et fermes, les cultures, l’élevage, la transhumance ont fait naître des quantités de piste, sentiers ou voies plus larges. Ce patrimoine, relativement bien conservé, car utilisé fortement jusques il y peu, permet au marcheur averti ou accompagné de faire la découverte de nos riches paysages.
Michel a ensuite entraîné, dans un survol imaginaire, les participants à une découverte de la Lozère. Au bout de quelques instants chacun était dans le rêve, voyant surgir devant lui la barre sombre du Bouges ou les hautes chaumes du Mont Lozère, passant au raz du Gargo, point culminant du Méjean, pour terminer entre les falaises de granit des gorges du Chassezac. C’est ce voyage qui a le plus permis à chacun de prendre conscience de la richesse, de la variété, de la beauté de nos paysages. Chacun est reparti, la tête dans les nuages qui nous survolent ou juché sur un sommet cévenol, le regard perdu dans le rêve à l’évocation du passé humain riche de ces vallées profondes.
Une belle soirée qui donnera envie de la prolonger sur le terrain, sac sur le dos et bâtons à la main.
Dans les forêts du mont Lozère