Marc Blanchard, inspecteur d’académie en retraite, convié par le Centre d’études et de recherches Benjamin Bardy a animé une conférence sur le voyage de l’obélisque de la Concorde ce mercredi 20 novembre, à la salle Jean Jaurès devant un public très nombreux venu l’écouter.
Ce monument égyptien est devenu un joyau de notre patrimoine national.
Pour son transfert, un bateau, le Luxor, a été construit spécialement à Toulon.
Ses caractéristiques sont particulières car il doit naviguer en pleine mer, Méditerranée et Atlantique d’une part et dans deux fleuves très différents, le Nil et la Seine, d’autre part. Il est commandé par Raymond de Verninac Saint Maur, les manipulations s’effectueront sous la responsabilité d’Apollinaire Lebas, polytechnicien. L’expédition comprend 130 hommes. Le Luxor appareille de Toulon le 15 avril 1831, atteint Alexandrie le 3 mai et arrive à la ville de Louxor le 16 août. A l’aide de palans et de cordages, l’obélisque est trainé sur 400 mètres, puis introduit dans la proue du bateau.
Le Luxor repart pour la traversée de la Méditerranée le premier avril 1832 remorqué par le Sphinx premier bateau à moteur. Dans l’Atlantique, le convoi affronte une terrible tempête. Une fois passée, les deux bateaux traversent le Golfe de Gascogne et parviennent à Cherbourg sans encombre.
Arrivé à Paris, un débat s’instaure pour déterminer l’emplacement de l’obélisque. Après avis du conseil municipal et de l’architecte Hittdorf, il est décidé de l’implanter place de la Concorde. Posé sur un piédestal le 15 décembre 1835, il est redressé le 24 octobre 1836, opération qui se termine dans la liesse générale des 200000 personnes présentes.
Sur le piédestal, sont gravés plusieurs inscriptions et divers schémas de l’opération. Son transfert a couté environ 1 400 000 francs d’alors, soit à peu près 14 millions de nos euros.
Depuis, l’obélisque est associé aux grands évènements parisiens : le retour des cendres de Napoléon le 15 décembre 1840, les émeutes de fin février 1848, qui provoque la chute de Louis Philippe, les fêtes de l’anniversaire de la Seconde République puis de l’empereur Napoléon III, le défilé de la victoire de la première guerre mondiale, l’entrée des troupes nazies à Paris sous l’Occupation, la manifestation de la libération de Paris le 19 août 1944. Chaque 14 juillet, la tribune présidentielle est adossée au pied de l’obélisque. Il est classé monument historique depuis le 23 mars 1937.